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vendredi 11 juin 2010

Retour sur la présentation du Bulletin des bibliothèques de France

Hier soir, la Biblio a eu le plaisir d’accueillir Thomas Chaimbault (aka Tau Yao), responsable des documents numériques de l’Ecole Nationale Supérieure des Sciences de l’Information et des Bibliothèques et auteur du blog Vagabondages, et Yves Desrichard (aka Oscar Valerian), rédacteur en chef du Bulletin des bibliothèques de France et responsable du service des éditions de l’ENSSIB. Tous deux étaient invités pour une conférence autour de la sortie du troisième numéro du BBF de cette année, consacré au concept de collection.


(Merci à Mariaka Nishi pour la photo)


C’est Thomas Chaimbault qui, le premier, a pris la parole pour présenter les activités de l’ENSSIB. Installée depuis 1992 à Lyon, l’école regroupe une centaine d’agents et plus de 300 étudiants et agents fonctionnaires. L’ENSSIB est à la fois un établissement d’enseignement supérieur et une école professionnelle. A ce titre, elle dispense de la formation initiale, de la formation continue et assure également de la formation à distance. Elle a pour objectif de former les futurs cadres des bibliothèques, mais propose également des masters spécialisés (sciences de l’information et des bibliothèques, culture de l’écrit et de l’image, etc.). Les professionnels peuvent aussi y suivre des stages notamment pour se former aux nouvelles technologies et aux évolutions du métier. L’école est un lieu de recherche en sciences de l’information et des bibliothèques, ou encore en histoire et anthropologie du livre. Elle met à disposition différents outils de partage d’expertise : un service de références sur les métiers des bibliothécaires, le service « Formist » qui forme à l’information scientifique et technique, des manifestations scientifiques (journées d’étude, etc.), des services de veille en ligne, un agenda, une bourse aux emplois, etc. Enfin, l’ENSSIB produit et diffuse des ressources via une bibliothèque numérique, qui propose presque 2000 documents en ligne, qu’il s’agisse des rapports officiels, d’étude de publics, etc.



C’est ensuite au tour d’Yves Desrichard de prendre la parole pour présenter le BBF. Il rappelle tout d’abord que ce dernier existe depuis 1956 et que son contenu et sa périodicité ont évolué au cours du temps. Le BBF est un bimestriel qui existe sous forme papier et en ligne. L’intégralité des numéros est disponible en ligne gratuitement. Le BBF comporte plusieurs rubriques dont des actualités (ouvrages parus, etc.), une rubrique « Tour d’horizon » qui revient sur des débats, journées d’études, etc., une rubrique « A propos » où paraissent des propositions d’articles spontanées. Le cœur du BBF est occupé par un dossier thématique. Ce dernier peut couvrir n’importe lequel des champs d’intervention des bibliothèques. Cela peut aller de l’évolution en matière de documentation universitaire à celle de la lecture publique, en passant par le fait religieux en bibliothèque.



Le dossier thématique du numéro 3 de cette année est consacré au concept de collection. Il invite à réfléchir à la définition de la bibliothèque, qui n’est plus simplement une collection, mais un ensemble de services autour des collections, et qui voit ses frontières évoluer au contact d’autres mondes qui proposent eux aussi l’accès à des collections.

Et en effet, rappelle Yves Desrichard, la collection est, dans l’histoire des bibliothèques, un élément fondateur. Tout s’est organisé, jusqu’à l’irruption du numérique, autour de la collection. On pourrait même aller jusqu’à dire que, si la bibliothèque pouvait se passer d’avoir des usagers, elle ne pouvait pas en revanche se passer de collections (mise en avant du nombre de volumes, de la présence d’estampes, d’incunables, etc.). L’identité professionnelle du bibliothécaire s’est donc construite autour de la collection et du catalogage, fondement du métier.


Avec le numérique, la nature des collections change, pour plusieurs raisons. D’autres acteurs que les bibliothèques proposent des collections (ex. Google), l’accès peut se faire à distance et les utilisateurs peuvent éventuellement interagir avec les collections. Alors qu’avant le numérique, une bibliothèque gérait et donnait accès à ses propres collections, les bibliothèques doivent aujourd’hui gérer des contenus qui ne leur appartiennent pas toujours – ce qui réclame des compétences techniques et juridiques. Tout ceci interroge donc les évolutions du métier de bibliothécaire.



Thomas Chaimbault revient sur le concept de collection et, reprenant l’article d’Emmanuelle Bermès et Frédéric Martin, il explique qu’il recouvre des réalités différentes. On peut distinguer une offre scientifique (les périodiques électroniques du monde de l’enseignement supérieur et de la recherche), une offre culturelle (celle des bibliothèques municipales et régionales) et une offre patrimoniale (les collections numérisées par des établissements). A chacune de ces offres sa problématique spécifique ! Une collection numérique peut aussi bien être composée de documents hétérogènes, venir compléter une collection déjà existante ou bien rassembler des documents éparpillés géographiquement mais traitant d’une problématique similaire.

On comprend mieux les défis qui attendent la profession de bibliothécaire !


Un grand merci à Thomas Chaimbault et Yves Desrichard, qui nous ont fait faire découvrir l’ENSSIB et le BBF et nous ont éclairés sur les enjeux des mutations à venir !

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