Nous étions à moins d'un mois de l'inauguration, le bâtiment principal de la Bibliothèque n'existait encore qu'à l'état d'un croquis griffonné sur un carnet de XaNaDu et Mariaka avait besoin d'un lieu pour préparer son installation.
Alors que je procédais à quelques essais au sein de panneaux plus ou moins ajustés, derrière moi XaNaDu avait construit un module.
Mariaka et moi étions un peu déconcertés par cette forme destructurée, ce couloir cubique,
ouvert aux deux bouts et dont les murs auraient été le jouet de forces tectoniques, coupant ainsi le regard des lignes de fuites habituelles.
Photo Coulaut Menges
Mais dans le même instant, la curiosité et l'imagination me donnaient les premières pensées d'une ébauche possible de ce rêve de toujours : la possibilité d'exposer des oeuvres autrement et enfin profiter des possibilités sliennes ...
Photo Coulaut Mengesje commençais à assembler les modules mettant déjà en place ce qui allait devenir plus tard la galerie Octopus ...
Pendant ce temps, de mon côté je commençais à empiler des modules, les allonger les aplatir. Bientôt rejoint par Hugo, la surface du terrain et son ciel ne furent bientôt plus qu'un enchevêtrement de boîtes posées en tout sens.
Photo Hugobiwan ZollnirGrâce aux indications de Mariaka et de ma connaissance de son itinéraire, il me parut évident que ce lieu ne pouvait être que l'opposé de son lieu de prédilection Tournicoton, lieu symbolique de son cheminement, tout en étant parfaitement complémentaire. Ainsi, j'optais pour une vision synthétique et centrale avec un rayonnement des branches en étoile à partir de ce cœur central.
Mariaka ayant déjà bien avancé l'installation sur la galerie au sol, c'est à peine si j'osais lui demander d'essayer d'investir ce milieu fermé !
Je ne fus pas déçu bien évidemment par la manière dont elle investit les lieux, je ne m'étais pas trompé sur la formidable potentialité de mettre en valeur des œuvres grâce au très grand professionnalisme du travail de Mariaka en matière d'installation.
L'utilisation subtile des transparences permettait de faire entrer le mystère et la légèreté au cœur de l'étoile.
Photo Coulaut MengesNous n'avions plus le temps de demander à un professionnel d'effectuer ce travail, mais en même temps il me semblait indispensable de faire, de finir et compléter cette expo qui déjà était exceptionnelle.
Je me suis plongé dans lslwiki à la recherche des éléments permettant de traiter le son. Par ailleurs, j'effectuais quelques recherches dans des banques de sons avec des idées déjà arrêtées quant aux besoins .
Mariaka de son côté avait effectué des enregistrements de textes d'Anne Astier et c'est ainsi que je me retrouvais avec 10 minutes d'enregistrement ... et des scripts ne me permettant de diffuser que des textes de 10 secondes ...!!!
J'avais donc 2 problèmes à résoudre :
- d'abord trouver le moyen de diffuser plusieurs fichiers de 10 secondes dans un parfait enchaînement
- ensuite d'avoir à faire cette tâche bien ingrate et difficile que de couper, d'élaguer le travail d'enregistrement de Mariaka de façon à garder des séquences allant de 30 secondes à 1 minute sans altérer le sens des textes.
Ne restait plus qu'à insérer dans le système le fond sonore pour compléter l'immersion du visiteur.
Le système fonctionnait, les détecteurs se déclenchaient bien au moment voulu.Le chant des baleines se multipliant à l'entrée de chaque sas rythmait l'expo du souffle des profondeurs océaniques
Baleine à bosse. By Matthew Hull Licence
mêlé au rêve de Martin Luther King,
guidé par le chuchotement de la voix d'Anne Astier :
"Reconnaître un instant la textures des rêves,
où tout est probable,
en même temps qu'impossible ..."
où tout est probable,
en même temps qu'impossible ..."